L’HOMME QUE JE VOIS POUR LA DER-nière fois
L’homme que je vois pour la dernière fois
ni lui ni moi ne savons
longtemps avant de ranimer long temps avant de rallumer
éclats-pensées-souvenirs lui ai légués depuis longtemps
une amnésie-survie
au nier-der et nièdre
accuser réception accuser le coup
pas de condamnation
sans procès le déséquilibre mais verbal me stimule à
je l’habite et je l’occupe
l’arpente et j’élargis son fil au fil de mes pas
dernier tissé toile-voile car vitesse à saisir
ce qui file pour la dernière fois
le serment hermaphrodite
la promesse androgyne
l’estrapade enfin adoucie mais pas réconciliation pas
c’était la première dernière fois
fracture devient soudure
en interne
en externe la verdeur
je m’engourde tous les rêves à ma disposition
c’est
concaténation nom après non mais éclos au présent- futur
passé rasé je ris à sa barbe
un profil fuyarde
la lassitude marmelade sous les yeux
L’homme que je vois pour la dernière fois
comme il me tarde
lui comme moi ne savons
mais géomèdre l’espace surfile
couturière grande et colorise et odorise
assieds-toi prêt du feu
depuis si longtemps
sous bulle noeuds d’oubli en dévidoirs sans trémolos
myriades
guirlandent et goélandent les yeux de l’homme que je vois
douceur en boucles
rouleaux mêlés plage bruonde
mélode doux phrasé
vibre et vibrionne
et fait fissure
et vrille en chair
et fiche en terre
et flèche un sens
lui et moi dernier régime sans résidus
la lumière aux aguets

13.00 €
« Der de Dre »
102 pages
Comme der de der, la dernière de toutes les guerres… et l’on sait bien que depuis cette fameuse guerre le monde n’est plus que bombardements, massacres, viols, tortures, déportations, camps, exodes, murs et frontières, ….. comme dernière époque d’une planète terre habitable puisque polluée et surpeuplée. Der de dre pour jouer avec les verbes et les néologismes qui au-delà du jeu donnent force et régénèrent l’usure du vocabulaire
der comme ouvert
dre comme fermé
der inaugure
dre répète et décale, offre l’écart dans lequel le sens et la langue vivent d’une autonomie nouvelle. Passer de der à dre pour renverser le mouvement de l’entropie, enrayer son mode de relation qui dévoie.
Der et dre pour conserver la capacité de s’insurger et de s’émerveiller, malgré ce qu’on a vécu, ce qu’on vit, ce qu’on sait du monde comme il va.